La Vie Immédiate

La Vie Immédiate

Clostro

D'ici quelques minutes je vais faire sa connaissance. Oh, je n'ai pas peur. Non, ce n'est pas ça !  Mais je sais déjà que je le détesterai. Je le sais ! Je me dépouille de mes gros pulls, mon jeans et le reste ! C'est que je suis frileuse. Bon allez ! J'y vais ! No choice, pas le choix, comme dirait l'autre ! Et je le vois ! Je le savais ! Il ne me donne pas du tout envie de me coucher ; envie de prendre mes cliques et mes claques pour retourner au soleil. Purée, la porte se referme derrière moi ! Oh que je n'aime pas ça. Je le regarde, le hais déjà ! Pourtant il a l'air sobre, bien fait, assez  inoffensif  si ce n'était…qu'il me rappelle trop mon mal ! Il est aussi gris que moi je dois l'être !

 

Couchée, je le regarde d'en bas. Moi qui aime regarder de partout, voilà qu'il me force de le regarder d'en bas. Je vois mes yeux dans son reflet ! Chuis comme dans un sarcophage…. ! Fermer mes yeux et ma gueule. Respirer, ne surtout pas haleter ! Non, je n'ai pas envie !!! Halte ! j'veux partir !

 

Je n'aime pas le Scanner.  Parce que, voyez-vous, je suis claustrophobe. Et que ce truc me rappelle trop que je suis une claustrophobe d'Amour. Et ce truc là, oui ce truc … met le doigt là où ça fait mal. Très.

 

Kureishi me fait planer, j'aime ses histoires des Bleus à l'amour. Vous en avez des bleus ? Un peu, beaucoup, passionnément ? Ce n'est pas ça. J'adore l'Amour. Si, Si sous toutes ses coutures.  D'ailleurs des bleus à l'amour, il y en a à tout âge !

 

Le soleil c'est bon mais ça peut brûler. Ça te défonce la peau comme l'amour t'injecte l'adrénaline et les phéromones. Le tout sous-cutanée…Après t'es comme suspendue.  Le saut à l'élastique. Défonce à la sauce « frissons «.  Il y en a qui en redemandent. L'Amour c'est un peu pareil pour moi, sauf que je n'ai pas besoin d'un élastique. Tu te lances et te dis : ou on me retient ou je m'écrase. L'amour est un vide substantiel,  j'en raffole mais suis claustrophobe.

 

On t'injecte un liquide de contraste ! Ca te coupe le souffle d'un coup ! Ça te brûle, te crame de l'intérieur,  de la gorge jusqu'à l'entrejambe. Encore une fois…c'est comme l'Amour ! Ca ne dure que quelques temps !

 

Je me tire à quatre vitesses. Et puis j'ai faim. Je rêve d'un bon gueuleton. Mais ce n'est pas l'heure. D'ailleurs ce n'est jamais l'heure ou toujours ! Vous l'aurez compris. Je descends de ma voiture et fonce dans une boulangerie. Ce Sandwich là et vite svp ! Je cours au bord de l'eau. J'aime l'eau. De dehors et de dedans. L'eau ! Le soleil est éblouissant. Je pense à mon Amour !

 

Faim ! Encore ! Je cours chez l'indien. Une fille aux cheveux superbes me sert. Elle a un beau sourire. Sourire des gens de là bas. Elle est d'une douceur qui ne te permet pas de la contredire. Elle est toute petite, fragile…mais dégage une force gigantesque. Un mec se fait servir en même temps. On n'a pas les mêmes goûts. Je déteste les Panini. Mais ne pensez pas que cela me dérange les différences. Non !

 

Retour à la source. Cette fois c'est l'eau qui m'éblouit. De loin je vois le mec qui m'observe.  Remettre les lunettes de soleil et partir. Je cours et j'achète des cigarettes. Pourtant je ne fume plus ! Je rentre !

 

Je suis claustrophobe d'Amour. J'aime, j'aime à la folie, mais suis affolée de me sentir aimée.

 

 

 

 

 

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19/06/2006
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