La Vie Immédiate

La Vie Immédiate

Striptease

W. Degouve de Nuncques « Nocturne au parc royal de Bruxelles »

 

L'air trouble du bar enfumé embaume mes yeux aux larmes invisibles. Chatouille mes poumons de son odeur de fumée. L'eau impudeur m'est venue à la bouche. L'impudeur des filles des niches vitrées d'Amsterdam. L'impudeur du bas qui file. La musique saisit la tête, le bruit coupe l'air de son cri strident. Je veux que l'impudeur vienne. L'Impudeur des mots qui allègent. L'indécence des mots qui sauvent. La débauche des pensées. Je ne veux plus de censure ! Je vends mon âme aux mots. Contre le soulagement. Exhibition au rythme des mots jetés sur papier. L'âme danse dans sa nouvelle nudité. J'ai été pudique. Trop longtemps. La musique remue le sang. Les pensées s'évadent. Fuite grossière. En arrière. Les bouches remuent dans l'air. Quelles vérités savent-elles ? Pensent-elles ce qu'elles disent ? Ne regardez pas. Laissez-moi tranquille. Je ne cherche que le bruit. Le bruit qui couvre la voix qui me poursuit à l'intérieur. Une voix douce, mais pénétrante. Une voix qui questionne. Je suis la maille du bas qui file. Celle qui énerve, celle qui casse quand on s'y n'attend pas. Mon cahier noirci par l'âme. Je ne connais pas la haine. Je n'ai jamais su me défendre. Ca déborde. Miroir de détresse refoulée, Visage souriant à qui le croise. Je suis le dernier sursaut d'une âme errante. Tueuse des perceptions justes, je me complais dans la douce image des mensonges faciles



06/06/2007
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