La Vie Immédiate

La Vie Immédiate

Ouvrir et fermer les yeux

 

La salle est obscure. Je ferme les yeux pour me perdre à l'intérieur. Ta main surgit. Rapide. Se pose sur mes cuisses, remonte. Envie de hurler. Mais le silence s'impose. J'ouvre les yeux, les referme. Dans ma tête tout va vite. Laisser faire ou refuser. Il faut choisir. Je te rends ta main. Avec douceur. Je sais aussi que cela ne se passera pas sans suites. Grosse fatigue. Début du film. J'ouvre les yeux et y entre.

Je vais courir. L'allée des arbres se referme sur moi comme une coquille chaleureuse. Enfin seule avec mes peurs. Courir. Le sol accueille mes pas, m'enracine. Courir encore. Je crache mes poumons. Cela fait si longtemps. Je pousse plus loin, jusqu'à ce que la douleur me fige. Le soleil fait un sourire, un brin timide. L'air est doux. Je me couche sur une table, posée sous la voûte du ciel. Je ne bouge plus. Pendant longtemps. Il fait mal dedans et c'est bruyant. Je ferme les yeux. Je veux pousser une prière. Elle m'est refusée, ne sera pas entendue. On me demande d'ouvrir les yeux et de regarder dehors. Dans le ciel les nuages se promènent, se racontent leurs voyages. C'est reposant. Les yeux ouverts, je gagne du temps. Je pleure une pluie tranquille avant que le torrent de tes mots de colère ne se déverse sur moi. Je ne t'en veux pas, je peux comprendre. Quel que soit le chemin que je prenne, j'ai perdu d'avance. C'est de ma faute, te connaissant, j'aurais dû le voir. Je ferme mes yeux.

 



01/10/2007
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