La Vie Immédiate

La Vie Immédiate

Voyages ailleurs


Antonio Canova

 

Antonio Canova "Psyché ranimée par le baiser de l'Amour"


15/07/2008
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Grand corps malade

 

J'ai constaté que la douleur était une bonne source d'inspiration
Et que les zones d'ombre du passé montrent au stylo la direction
La colère et la galère sont des sentiments productifs
Qui donnent des thèmes puissants, quoi qu'un peu trop répétitifs
A croire qu'il est plus facile de livrer nos peines et nos cris
Et qu'en un battement de cils un texte triste est écrit
On se laisse aller sur le papier et on emploie trop de métaphores
Pourtant je t'ai déjà dit que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts
C'est pour ça qu'aujourd'hui j'ai décidé de changer de thème
D'embrasser le premier connard venu pour lui dire je t'aime
Des lyrics pleins de vie avec des rimes pleines d'envie
Je vois, je veux, je vis, je vais, je viens, je suis ravi
C'est peut-être une texte trop candide mais il est plein de sincérité
Je l'ai écrit avec une copine, elle s'appelle Sérénité
Toi tu dis que la vie est dure et au fond de moi je pense pareil
Mais je garde les idées pures et je dors sur mes 2 oreilles

Evidemment on marche sur un fil, chaque destin est bancal
Et l'existence est fragile comme une vertèbre cervicale
On t'a pas vraiment menti, c'est vrai que parfois tu vas saigner
Mais dans chaque putain de vie, y'a tellement de choses à gagner
J'aime entendre, raconter, j'aime montrer et j'aime voir
J'aime apprendre, partager, tant qu'y a de l'échange y'a de l'espoir
J'aime les gens, j'aime le vent, c'est comme ça je joue pas un rôle
J'ai envie, j'ai chaud, j'ai soif, j'ai hâte, j'ai faim et j'ai la gaule
J'espère que tu me suis, dans ce que je dis y'a rien de tendancieux
Quand je ferme les yeux, c'est pour mieux ouvrir les cieux
C'est pas une religion, c'est juste un état d'esprit
Y'a tellement de choses à faire et ça maintenant je l'ai compris
Chaque petit moment banal, je suis capable d'en profiter
Dans la vie j'ai tellement de kifs que je pourrai pas tous les citer
Moi en été je me sens vivre, mais en hiver c'est pareil
J'ai tout le temps l'oeil du tigre, et je dors sur mes 2 oreilles

C'est pas moi le plus chanceux mais je me sens pas le plus à plaindre
Et j'ai compris les règles du jeu, ma vie c'est moi qui vais la peindre
Alors je vais y mettre le feu en ajoutant plein de couleurs
Moi quand je regarde par la fenêtre je vois que le béton est en fleur
J'ai envie d'être au coeur de la ville et envie d'être au bord de la mer
De voir le delta du Nil et j'ai envie d'embrasser ma mère
J'ai envie d'être avec les miens et j'ai envie de faire des rencontres
J'ai les moyens de me sentir bien et ça maintenant je m'en rends compte
Je voulais pas écrire un texte « petite maison dans la prairie »
Mais j'étais de bonne humeur et même mon stylo m'a souri
Et puis je me suis demandé si j'avais le droit de pas être rebelle
D'écrire un texte de slam pour affirmer que la vie est belle
Si tu me chambres je m'en bats les reins, parfois je me sens inattaquable
Parce que je suis vraiment serein et je suis pas prêt de péter un câble
La vie c'est gratuit je vais me resservir et tu devrais faire pareil
Moi je me couche avec le sourire et je dors sur mes 2 oreilles

La vie c'est gratuit je vais me resservir et ce sera toujours pareil
Moi je me couche avec le sourire et je dors sur mes 2 oreilles

"Je dors sur mes deux oreilles" Grand Corps Malade

Extrait du Disque "Midi 20"

 

 


21/12/2007
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Living Darfour

 

 

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Living Darfour

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Gangster Blues


17/12/2007
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Pour Vous............

Viaduc de Millau

 

Pontiques, III

 

« Non. Tous les ponts ne fonctionnent pas, loin de là, comme des dominos blancs. Certains, semi-conducteurs, interdisent le retour : vous qui passez ce pont, laissez toute espérance. Mais laissons l'espace pour le temps : vous ne rajeunissez point ; passé le mariage, nul ne redevient célibataire : veuve ou veuf, à la rigueur, divorcée ou séparé, jamais plus fille ou garçon ; grec ou latin, le mort traversait en bateau le fleuve Léthé, en français l'Oubli, nul ne se souvenait plus de lui ; on ne se refait pas une virginité ; on ne reblanchit pas un casier judiciaire sali, après ce que l'on appelle guérison, la santé recouvrée ne reproduit point à l'identique celle dont l'organisme jouissait avant la maladie. Eve et Adam ne revinrent point au paradis ; moi non plus ; qui peut réparer des ans l'irréparable outrage ? Il y a plus d'irréversible irrémédiable que de remèdes réversibles ; nul n'a jamais vu de mouvement perpétuel ni de retour éternel ; le torrent de l'entropie entraîne le monde et la vie…Combien ceux-là comptent-ils, au bilan, de points blancs par où l'on puisse revenir ? On peut voir de tels ponts partout, on peut n'en voir nulle part. Pardon, il reste le pardon, le travail et l'œuvre. Je t'aime assez pour oublier tout le mal que tu m'as fait ; oublie, je t'en supplie, le mal que je n'aurais pas voulu te faire. Suspendons la chute dans la vengeance, remontons le flux de la dégradation. Amour et labeur font tourner la planète et le temps dans le sens inverse des aiguilles d'une montre ; alors, le torrent remonte vers sa source. Un auteur augmente l'innocence et la naïveté du monde ; un grand livre, une belle musique rétablissent les forces perdues et rajeunissent l'entropie du temps. Seules donc les choses bonnes font des ponts réversibles. OU bien : vous reconnaîtrez la bonté à la double voie des ponts…………………. »

 

 

Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne savoir pas demeurer à deux dans une chambre.

 

Pourquoi tant aimer habiter le silence ?

Parce qu'il sanctifie la conversation.

Pourquoi haïr les bruits des conflits ?

Parce qu'ils l'anéantissent.

Pourquoi préparer la paix ?

Pour glorifier la conversation.

Pourquoi se racler la gorge, pourquoi se défendre du mensonge ?

Pour garder confiance en la conversation.

Pourquoi ciseler vos mots ?

Pour la magnifier.

Pourquoi travailler vos phrases musicales ?

Pour que leur chant l'embellisse.

Pourquoi préciser, clarifier vos pensées, pourquoi aiguiser l'écoute ?

Pour rendre fluide la conversation.

Pourquoi tant différer de faire l'amour,

Pourquoi traîner au lit après avoir fait l'amour ?

Pour l'amour de la conversation.

Pourquoi se laver dans la même baignoire, s'essuyer

À la même serviette, boire au même bol, s'étendre

Sur le même divan, pourquoi fermer la fenêtre ?

Pour que surabonde la conversation

Pourquoi ces coups de téléphone, si fréquents

Et si longs ? Pour que son fil jamais ne se rompe.

Le fil de la vie s'ensuit de lui.

Pourquoi voulez-vous vieillir ensemble ?

Pour rendre immortelle la pont-versation.

 

Sur ce pont de conversion, nos deux corps deviennent verbe, nos deux verbes se font chair.

 

 

 

……….« Les pieds sur la terre, j'ai la tête en l'air ; mon corps ponte ces deux éléments. Les pieds au chaud, je garde la tête froide ; mon corps ponte deux climats. Les pieds au sec, mes yeux ruissellent de larmes ; mon corps ponte deux états. J'ai les pieds, les mains, seins et reins à gauche et à droite, droitier ou gaucher, mon corps ponte ces deux orientations. Les ongles des pieds pointés vers l'avant comme le nombril, les fesses et le calcanéum derrière, mon corps ponte le visible et l'aveugle, clair et noir, jour et nuit. Mon corps ponte le monde et l'idée, le haut et le bas, puisque, la tête dans les étoiles, je maintiens les pieds sur terre……. »

 

 

Ecrire, parler, entendre

 

Je te parle, tu réponds.

Sort de ma bouche une arche qui va plonger dans tes oreilles ; en émane de tes lèvres une autre qui se fond dans les deux miennes. Regarde les autres se parler ; ont-ils conscience que leurs corps figurent les piles sur lesquelles une autre arche entre eux se lance ? Nous ne voyons jamais ce pont des soupirs, cette arche d'alliance, ce vieil aqueduc d'information humaine, transparent, sonore, musical, sans lequel, sourds et muets, nous survivrions moins bien, unis seulement par signes, borborygmes et hurlements, ponts croulants. Debout comme des piles, par nos faces passent des ponts.                 Le langage ponte notre espace.

                            Les objets que nous échangeons passent d'abord par ce pont.

 

Je t'écris, tu me réponds.

Sort de ma main une arche qui va plonger dans tes yeux ; en émane de tes doigts une autre qui va illuminer les miens. Regarde les livres imprimés : avons-nous conscience que ce texte n'a pas bougé, stable depuis Montaigne ou un anonyme l'écrivirent, voici quatre siècles ou dix jours ? Qu'une arche informationnelle alors se lança qui achève sa portée aujourd'hui même dans mon intention, ma haine ou ma faveur ?

                                   L'écriture ponte notre temps.

 

Je touche le piano, tu écoutes

Sort de la table de tes cordes une arche qui, sans doute, sortit jadis de la bouche et des cordes vocales de Frédéric Chopin et qui, par le relais de mes doigts, piles intermédiaires, plonge loin, vibrante, remplissant l'espace, dans le thorax et le ventre de mes auditeurs. Nous adonnons-nous, ce jour à la transmission d'une voix, sortie de l'oubli, comme des Enfers, et remontée de ces limbes, comme un revenant, par l'appel magique frappé sur la boîte aux touches blanches et noires, comme sur les planches d'un cercueil ?

                                   La musique ponte notre espace-temps.

 

 

Je me demandais si ces textes Vous parlent …….

 

Extraits de :

L'art des Ponts

Homo pontifex

Michel Serres

 

 

 


16/09/2007
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Rideau

 

Imagination is funny
It makes a cloudy day sunny
It makes a bee think of honey
Just as I think of you

Imagination is crazy
Your whole perspective gets hazy
Starts you asking a daisy
What to do, what to do

Have you ever felt a gentle touch
And then a kiss, and then and then
Find it's only your imagination again

Imagination is silly
You go around willy nilly
For example I go around wanting you
And yet I can't imagine that you want me too

 

Jimmy Van Heusen /Johnny Burke

 


13/09/2007
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